mercredi 14 février 2018

La parabole de la poubelle...

Dire ses « quatre vérités » à une personne n’est pas toujours la meilleure façon de voir s’opérer le changement que l’on espère à son sujet. Bien souvent, l'opération s'avère même contre-productive. Et les exceptions confirment la règle. Face à mon franc-parler de l’époque, un homme – référence incontournable à mes yeux lorsqu'il s'agit de garder son calme dans les situations éprouvantes – m’a posé la question suivante : 

- Penses-tu qu’il suffise de dire : « Ça pue chez toi ! » pour faire sortir de sa poubelle une personne qui y vit depuis des années ? 
- Comment ça ? 
- Ne crois-tu pas qu’il soit habitué à cette odeur qui t'apparaît nauséabonde ? 
- Bien sûr que si ! Il y vit.
- Quel est l’intérêt de la lui signaler alors ? 
- Eh bien...
- Ton objectif est-il de lui faire remarquer que toi, contrairement à lui, tu ne vis pas dans une poubelle ou plutôt de l’en faire sortir, puis qu’il s’en éloigne ? 
- De l’en faire sortir... 
- Comment espères-tu parvenir à tes fins en agissant de la sorte ? 
- En le faisant réagir, qu’il ouvre les yeux sur sa situation ! 
- C’est ce qu’il va faire. Il va se braquer, te dire : « C’est toi qui pue ! » et te demander pour qui tu te prends. Tu y vois le début d'un échange constructif ?
- J'avoue que non...
- La première chose à faire c’est le sortir de sa poubelle. D’une manière ou d’une autre, avec tact et sans forcément lui faire part de ton objectif. Ensuite, une fois ce pas franchi, dirige-toi avec lui vers un endroit agréable et qui sent bon. S’il y reste, ne serait-ce que quelques instants, il va s’imprégner de sa bonne odeur et découvrir quelque chose de différent. De retour à sa poubelle, il réalisera de lui-même combien l’odeur de celle-ci est nauséabonde, sans que tu n’aies besoin d’en parler. Et même s’il s’y installe à nouveau, il saura qu’autre chose existe et qu’il est loin de vivre dans un endroit idéal. Ensuite, rappelle-lui de temps en temps qu’une autre vie est possible, que la porte reste ouverte. Et sois toujours prêt à l’accueillir s’il se décide à y entrer.

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